La dépression
La dépression est une maladie psychique qui s'accompagne de symptômes psychologiques et physiques plus ou moins invalidants, pouvant avoir des répercussions importantes sur le quotidien.Le trouble dépressif nécessite un accompagnement psychothérapique et un suivi médical, car la seule volonté de la personne atteinte de dépression ne suffit pas à guérir de la maladie.
Comment reconnaître la dépression ?
La volonté seule ne permet pas de s'en sortir, d'où la nécessité de consulter rapidement afin que la maladie ne devienne pas chronique.
- Cet état persiste au-delà de quelques semaines ;
- Vous ressentez des difficultés ou ne parvenez plus à assumer vos obligations personnelles, sociales, familiales ou professionnelles ;
- Cette situation est source de mal-être ou de détresse, de souffrance ou d’anxiété, qui vous handicapent au quotidien ;
- Votre médecin a écarté tout autre problème de santé qui pourrait avoir des symptômes similaires.
Les différents types de dépression
Bien qu'on retrouve des caractéristiques communes à tous les types de dépression, il existe néanmoins des différences importantes selon la cause, la durée, la récurrence ou l'intensité du trouble dépressif.
Les formes les plus courantes sont :
- L'épisode dépressif est la forme la plus courante de la dépression. On parlera d'épisode dépressif lorsqu'une personne ressentira des symptômes de la dépression tous les jours pendant au moins 2 semaines. Environ un tiers des personnes affectées ne vivront qu'un seul épisode dans leur vie. Cependant, si l'épisode dépressif n’est pas traité rapidement, une dépression récurrente risque de s'installer dans le futur.
- La dépression récurrente. Egalement appelée trouble dépressif majeur, elle se caractérise par une répétition d'épisodes dépressifs au cours de la vie. Les personnes atteintes de ce trouble vont vivre des phases dépressives qui peuvent durer des mois, voire des années, en alternance avec des phases d’humeur normale.
- La dysthymie. Egalement appelée dépression chronique, elle se caractérise par des symptômes persistants et sans interruption, qui durent au moins 2 ans voire plusieurs décennies. D'intensité plus légère et moins invalidante que l'épisode dépressif ou la dépression récurrente, ce trouble peut cependant évoluer vers une forme plus aiguë au fil du temps.
- Le trouble bipolaire. Egalement appelé trouble maniaco-dépressif, il se manifeste par une alternance très marquée entre des périodes d'humeur normale, des périodes dites "maniaques" durant lesquelles la personne est hyperactive, euphorique, dort très peu... Et des périodes de dépression profonde.
- La dépression réactionnelle. Contrairement à d'autres formes de dépression dont la cause précise est difficilement identifiable, la dépression réactionnelle se déclenche suite à un événement douloureux de l'existence, ou à une accumulation de difficultés. S'il est normal de se sentir fragilisé après un deuil, une perte d'emploi, un divorce etc... Certaines personnes ne parviendront pas à gérer l'événement et pourront sombrer dans la dépression.
- La dépression saisonnière. Elle se manifeste généralement à l'automne et en hiver, et régresse spontanément aux beaux jours avec l'augmentation de la lumière naturelle. Il est établi qu'une faible luminosité pendant une longue période peut provoquer des troubles de l’humeur. La lumière bloque la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, et favorise la sécrétion de sérotonine, une hormone qui agit contre la dépression.
- La dépression post-partum. Elle ne doit pas être confondue avec le baby-blues, qui est dû à la chute des hormones de la grossesse juste après la naissance de l'enfant, et qui ne dure que quelques jours. Au contraire, la dépression post-partum peut s’étaler dans le temps et durer plusieurs mois si elle n'est pas traitée rapidement. Elle survient généralement entre la 6ème semaine et les 12 mois qui suivent la naissance du bébé. Elle peut cependant découler d’un baby-blues qui s’éternise, suite à une grande fatigue, un bébé difficile ou un manque de soutien. Bien qu'on en parle peu, il faut savoir que les papas aussi peuvent souffrir de ce trouble ! Dans tous les cas, la dépression post-partum devra bénéficier d'une prise en charge similaire à n'importe quelle autre forme de dépression.
Les symptômes de la dépression
La dépression entraîne des symptômes physiques et psychologiques.
Les symptômes physiques les plus fréquents :
- de la fatigue ou de l'épuisement
- un manque d’énergie ou au contraire de la nervosité
- des insomnies ou un excès de sommeil
- une diminution ou une augmentation de l’appétit
- une perte ou un gain de poids
- une perte de désir sexuel
- des malaises, des maux de tête, des douleurs au dos ou à l’estomac
d'où la nécessité de consulter votre médecin qui saura écarter tout autre problème de santé qui pourrait avoir des symptômes similaires.
Les symptômes psychologiques les plus fréquents :
- de la tristesse, l'envie de pleurer
- la perte d’intérêt pour les loisirs ou l'entourage, pour les activités professionnelles, sociales et familiales
- un repli sur soi, l'envie "de rien", l'envie d'être seul
- des difficultés à accomplir les gestes simples du quotidien (se laver, s'habiller, faire les courses, préparer un repas, prendre soin de soi...)
- un sentiment de culpabilité ou d’échec
- une perte de l’estime de soi et le sentiment d'être inutile
- des problèmes de concentration ou de mémoire, des difficultés à prendre des décisions
- des pensées suicidaires
Les causes et facteurs de risques
La dépression peut toucher tout le monde, sans distinction de sexe, d'âge, de milieu social ou de niveau d'instruction.
On sait qu'entre 5 et 10 % de la population sera confrontée à un épisode dépressif au cours de sa vie, et que la survenue d'une dépression n'est pas toujours prévisible.
De plus, certaines personnes font une dépression sans raison apparente.
Cependant, certains facteurs, uniques ou combinés, peuvent favoriser l'apparition de la maladie :
- l'hérédité, les antécédents familiaux, la génétique
- les changements hormonaux
- certaines maladies graves ou chroniques
- certains troubles neurologiques
- l'anxiété, les phobies, le trouble panique
- des événements traumatisants de la vie, des chocs émotionnels
- l'abus d'alcool ou de drogue, les addictions comportementales
- des difficultés personnelles de longue durée
- des périodes de stress intense et répété
- l'isolement, la solitude, le manque de confiance en soi
- une mauvaise hygiène de vie (sommeil, alimentation, sédentarité)
De plus, le fait d'avoir déjà vécu un épisode dépressif dans le passé peut favoriser la résurgence de la maladie dans le futur.
Les traitements de la dépression
Ils permettent aux personnes souffrantes de reprendre le contrôle de leur vie et leurs activités quotidiennes.
- d'exprimer en toute confiance et à votre rythme le mal-être ou la détresse ressentie.
- de comprendre les raisons profondes qui ont conduit à la dépression.
- de vous aider à mettre en place les changements nécessaires pour vous reconstruire durablement.
- de limiter les risques de rechute dans le futur.
Vivre avec une personne dépressive
Or, il est important de rappeler que la dépression est une véritable maladie, qu'elle peut entraîner une souffrance intérieure d'une extrême intensité, et qu'elle ne se soigne pas uniquement grâce à la volonté.
Eh oui, la dépression ça fait mal, et c'est même beaucoup plus douloureux qu'un bon coup de marteau sur les doigts ou un orteil coincé sous une porte... Et ça dure aussi beaucoup plus longtemps !
- pour mieux comprendre ce qu'est la dépression
- pour savoir comment se comporter avec un proche dépressif
- mais également pour tenir le coup au quotidien et conserver son propre équilibre psychologique, qui peut être fragilisé par la dépression d'un conjoint, d'un parent, d'un enfant...